PAYSAGES

Parcourir le pays en découvrant des paysages, tout en prenant de l’âge et en ayant un bel entourage.

Si l’on m’avait informé il y a six mois en arrière qu’après cinq mois aux États Unis j’aurais déjà mis les pieds sur cinq États différents et plusieurs endroits en Californie, je n’y aurais pas cru. Tout ça je le dois en particulier à ma famille, qui n’hésite pas à me proposer à partir avec eux. Ces derniers mois je n’ai été que très peu active sur ce journal de bord et c’est entre autre pour cause de voyages à répétitions. (OUPSII) Mais aussi car mes journées avec les enfants étaient bien remplies.

Pour vous raconter, après Yosemite et Denver, je suis partie avec ma famille direction Los Angeles pour passer 4 jours dans une maison à Malibu. J’ai réalisé un rêve de petite fille qui était de faire un tour dans un vieux van VW. Maintenant le prochain rêve c’est d’en avoir un; (Hopla). La maison avait un demi terrain de basket à l’arrière du jardin, des rampes de skateboard (rustiques et qu’on ne pouvait plus utiliser) mais cela m’a suffit pour m’imaginer, mon grand frère et moi grandir dans cet endroit. En réalité on avait presque le même jardin quand on construisait nos sauts et nos bosses pour les vélos. Dans chaque endroit que je découvre avec ma famille d’accueil, j’ai une profonde pensée pour beaucoup de mes proches en France. Tout me ramène à vous, à la France. D’un autre côté j’arrive à mesurer la chance que j’ai de vivre toutes ces choses. Parfois on ne peut pas tout partager avec avec sa famille, chacun son chemin et ses rencontres.

Après Malibu, j’ai passé quatre jours à Nevada city au nord de la Californie. C’est dans cette ville que mes deux parents d’accueil ont grandi. Nous avons dormi dans une magnifique maison, celle des grands-parents. Toute la famille était réunie pour célébrer le diplôme de la petite sœur de Corey. J’ai réellement passé un agréable moment. Je me suis sentie intégrer à chaque moment du week-end et ça n’a pas de prix pour se sentir bien et en confiance pendant son année. J’ai également vu l’endroit où a grandi Aya. Ça peut paraître impossible à imaginer mais son papa vit au milieu de la forêt et pour contacter le voisin il utilise un talkie-walkie. Je me suis vue en 1950. Oui ça existe encore. Le papa d’Aya a construit une maison japonaise au cœur de la forêt. C’est ici qu’elle a grandi. C’était émouvant pour moi de les écouter me conter leur passé et leurs années folles. Je réalise vraiment comme le temps passe vite.

Dans le nord de la Californie il y a beaucoup d’ours ou d’animaux plutôt dangereux. Je n’en revenais pas, il y a parfois des pièges à ours dans la forêt. Les parents m’ont raconté pleins d’histoires assez rigolotes. Eux trouvent ça normal, moi je trouve ça improbable. Au retour de Nevada city j’ai reçu une magnifique surprise. On s’est garés devant la maison et nous avons commencé à sortir les affaires du coffres quand je vois le « delivery man » postier dans la rue. Dans sa camionnette j’aperçois un carton avec inscrit « la Poste ». Mon cerveau a tout de suite su que c’était pour moi. Je connais tous les voisins et il n’y a pas de Français. Pour qui d’autre ce paquet pourrait-être? (La poste n’existe pas ici)
Je l’intercepte et je lui dis:
« C’est pour moi ce colis? » et il me répond « ben, je ne sais pas c’est quoi ton nom? » je lui réponds « Ça vient de France non? » et là il me dit « je ne sais pas je ne peux pas savoir laisse moi regarder ». BIIIIM c’était bien pour moi, toute ma famille m’avait fait un super colis avec des nouvelles photos pour décorer ma « casita », des mots, des chocolats et des petits cadeaux. Il ne m’aura pas fallu plus de dix secondes pour avoir les larmes aux yeux. Elisa sensible 2.0.

Après le weekend avec la famille de Corey nous sommes allés cette fois-ci avec la famille de Aya à Angels Camp une ville en Californie perdue au milieu de rien. La maison était d’une beauté et d’une grandeur que je ne m’aventure pas à décrire, elle en perdrait de son charme. Je laisse votre imagination créer ce coin qui était paradisiaque. Toutes les maisons que je visite et où je passe du temps m’inspirent beaucoup pour mon futur chez moi. Le week-end était amusant et reposant, nous avons nagé dans la magnifique piscine de la maison et navigué sur l’étang avec une gondole qui faisait partie de la maison.

Oui, étangs, bateau, piscine jardin, ping-pong, slack-line, quelques informations pour votre imagination. Le Frère de Aya et sa famille étaient avec nous. Sylvan (le frère) est un chef cuistot, il a un restaurant japonais à San Francisco que je vous recommande si vous êtes de passage sur la bay. J’avais donc décidé de cuisiner un repas Français avec lui. Il a accepté mais à changé mon menu. J’avais choisi de faire un gratin dauphinois et des cordons bleus maison (pas plus Français), tout le monde trouvait ça un peu trop lourd et chaud pour les températures du week-end. Ils n’avaient pas tords d’ailleurs. Nous sommes partis pour une salade niçoise et des croques monsieur. Nous avons fait mariner le thon ou plutôt il a préparer le thon frais pour la salade, j’étais plutôt en charge des croques monsieur. Le repas était franchement réussi et je pourrais dire que j’ai cuisiné avec un chef. La classe non ? Il me reste plus qu’à cuisiner avec ma voisine qui elle aussi est une cheffe vraiment réputée, mais ça je vous l’avais déjà dit. La vieillesse fait rabâcher il paraît.

Là vous vous dites trop bien elle a bien bougé en Californie. Mais Mais mais ….. c’est pas tout. Nous avons également volé en direction de New-York. Bon les détails de ce voyage je vais en faire un article complet mais ça fait parti d’un trip en famille donc je tenais à l’ajouter dans ce récit. Le voyage en direction de NYC a commencé par un vol avec quatre heures de retard. C’était la première fois que je restais bloquée tant de temps dans un aéroport. Tout ça à cause d’une tempête. Il ne vous aura pas échappé qu’après une annonce de retard pour cause de tempête je ne suis pas montée en pleine confiance dans l’avion. Quelques turbulences mais des paysages de fous. Au dessus de l’Utah je voyais le désert, enfin je pense que c’était le désert, au dessus du Colorado il y avait encore beaucoup de neige et des sommets juste dingue. Le voyage en avion suffit pour être dépaysé. Les États-unis sont définitivement un énorme pays avec tant de diversités et de climats.

Je sais qu’avant la fin de l’année je vais encore partager des week-ends avec ma famille ou même peut-être des voyages. Je leur suis vraiment reconnaissante de me faire découvrir leur pays comme ils le font. Je fais partie de ces au pairs qui ont de la chance de se sentir intégrées comme un membre de la famille ce qui me permet de vivre pleinement mon aventure.
Voilà maintenant plus de six mois que j’ai quitté nos terres, ça paraît si loin déjà, alors que je me rappelle comme si c’était il y a une heure, mon papa et ma maman dans l’aéroport à Roissy. Je me souviens l’odeur des derniers câlins et la sensation de nos joues remplies de larmes. La peur de trouver une famille qui ne me correspondait pas est maintenant envolée et eux aussi sont bien rassurés de me savoir heureuse et bien entourée.

La seule question qui me vient souvent en tête et je pense que c’est la question que beaucoup de personnes vivant une aventure dans un nouveau pays se posent: «  À quelle moment on prend la décision de rentrer? ». C’est quand le bouton STOP? Quand la question A est terminée on passe à la question B. Malheureusement je n’ai pas encore trouvé la réponse. La question C n’est pas pour demain. Je vais essayé de ne plus trop y penser et de vivre chaque moments en ne pensant uniquement à ce que j’ai ici en Amérique. Je suis venue persuadée de rester un an ou moins et maintenant je me questionne sur le fait d’étendre au delà d’un an ou de rentrer en janvier comme prévu.
L’être humain est fascinant. Notre temps d’adaptation à un nouvel environnement est finalement pas si long. Le plus long et le plus dur c’est de se dire qu’on est capable de sortir de sa zone de confort, une fois sortie il y a plus qu’à marcher et à découvrir. Alors je vais continuer à marcher encore quelques mois avant de passer à la question C.
« Quand t’as l’ désert à traverser, il y a rien à faire, sauf d’avancer » comme le dit si bien la légende Orelsan.


À très vite pour de nouveaux récits (cette fois je vais être plus rapide je pense. J’ai vraiment beaucoup de choses à raconter.


La sœur, fille, nièce, cousine, marraine, tata, petite fille, amie, filleule, connaissance
E. DMNSCH